Marseille et sa Major

Publié le par Garrigues et Sentiers

1600 ans d’une histoire partagée entre la plus ancienne ville de France et sa cathédrale

Marseille et sa Major : sous ce titre, une équipe d’historiens, d’archéologues, de conservateurs du patrimoine et d’architectes vient de faire paraître un ouvrage dont la coordination a été assurée par Jean Guyon (1). 

Prenant appui sur des aquarelles de Jean-Claude Golvin, cet architecte renommé qui s’est spécialisé dans la restitution des monuments disparus, les auteurs présentent l’édifice aux moments-clés de son histoire :

  • Vers 420 ? La première cathédrale dont la construction est due à un vaste projet architectural qui a remodelé tout un quartier de la ville antique ; à ses côtés, des fouilles ont découvert la résidence épiscopale et un baptistère monumental qui est l’un des plus grands de l’Occident romain.
  • 1420. La cathédrale du Moyen Âge qui a été édifiée à partir du XIIe siècle à l’emplacement de la cathédrale antique selon les règles de l’art roman, puis a subi des modifications qui relèvent de l’art gothique. 
  • 1720. La métamorphose de la cathédrale à l’âge baroque que l’on découvre en un moment particulièrement noir de l’histoire de Marseille, quand les victimes de la peste qui ravageait alors la ville étaient abandonnées à sa porte ou enterrées dans des fosses communes ouvertes dans son cimetière.
  • 1893. L’inauguration de la Nouvelle Major voulue par l’évêque de Marseille Eugène de Mazenod afin de doter la ville d’une cathédrale « proportionnée à sa grandeur et à son importance ». Cet édifice majeur de l’art religieux du XIXesiècle, de style « romano-byzantin », devait se substituer à l’ancienne cathédrale, la Vieille Major, dont une partie a finalement été conservée à ses côtés. 
  • 2020. Le nouveau visage de la cathédrale dû aux restaurations en cours de l’ancienne et de la Nouvelle Major et à la réhabilitation du front de mer réalisée dans le cadre des grands travaux de l’opération « Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la Culture », qui la placent aux côtés du MuCem, de la reconstitution de la grotte Cosquer et du musée Regards de Provence.

Mais l’ouvrage fait également la part belle aux Marseillais. Non content de retracer au fil du temps l’histoire du quartier environnant la cathédrale, il consacre un chapitre entier aux objets et aux documents relatifs à la Major conservés dans les collections municipales qui montre combien l’édifice est inscrit dans la mémoire collective des Marseillais. 

Leur Major a été et reste en effet le théâtre de grandes manifestations collectives, comme le couronnement de la Vierge en 1931, qui attira des dizaines de milliers de fidèles, et plus récemment les obsèques de Gaston Defferre ou de Bernard Tapie. Mais elle a également veillé sur les moments les plus noirs de l’histoire de la ville : la peste de 1720, déjà signalée, ou encore la fin de la Deuxième guerre mondiale, quand l’édifice subsistait seul, ou presque, au milieu d’un champ de ruines dû au dynamitage par les forces d’Occupation du quartier du Panier et des installations portuaires.

Pour en savoir plus sur l’ouvrage, vous pouvez écouter l’interview que Jean Guyon a donnée au réseau Rcf en activant le lien https://rcf.fr/articles/culture-et-societe/la-major-livre-ses-ecrits. Et nous signalons à nos internautes marseillais que les auteurs présenteront et signeront leur livre le samedi 12 mars à 16 heures dans la Nouvelle Major.

Garrigues et Sentiers

(1) Jean Guyon (dir.), Marseille et sa Major. Métamorphoses d’une cathédrale (420-2020), Les éditions Marion Charlet / Ville de Marseille, février 2022, 240 p., 36 €. https://leseditionsmarioncharlet.fr/

 

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