Pèlerinage à Notre-Dame de la Salette
WEEK-END des 14 et 15 septembre 2024
Départ à 08 heures 30 le samedi, déjeuner au CHATEAU DES HERBEYS, 16heures arrivée au SANCTUAIRE DE NOTRE DAME DE LA SALETTE. 19 heures 30 diner, 21 heures procession aux flambeaux.
- Dimanche matin, 9 heures petit-déjeuner, 10h30 MESSE à la BASILIQUE DE NOTRE DAME DE LA SALETTE, 12 heures 30 déjeuner à la LAITERIE DU COL BAYARD. Arrivée à 18h45 à AURIOL
Cliquer ICI pour télécharger toutes les photos
MESSAGE DE LA SALETTE
L'ÉVÈNEMENT
Le 19 Septembre 1846, une « Belle Dame » apparaît à deux enfants originaires de Corps (Isère) : Maximin Giraud, 11 ans et Mélanie Calvat, 14 ans, qui gardent leurs troupeaux sur un alpage de La Salette, à 1800 m d'altitude. D'abord assise et toute en larmes, elle se lève et leur parle longuement, en français et en patois, sans cesser de pleurer. Puis elle gravit un raidillon et disparaît dans la lumière. Toute la clarté dont elle était formée venait du Crucifix sur sa poitrine, entouré d'un marteau et de tenailles, de chaînes et de roses.
Le 19 Septembre 1851, après une enquête rigoureuse sur l'événement, les témoins, le contenu du message, Mgr de Bruillard, évêque de Grenoble, jugera, dans un mandement célèbre, que « l'apparition de la Sainte Vierge à deux bergers sur la montagne de La Salette ... porte en elle-même tous les caractères de la vérité et que les fidèles sont fondés à la croire indubitable et certaine ».
UNE GRANDE NOUVELLE
Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.
Nous sommes appelés par Celle qui pleure : Marie, mère de Jésus et notre mère. Approchons-nous avec confiance : « Mes enfants, n'ayez pas peur » (Mt 28,10). Écoutons-la, même si ses paroles nous déconcertent. Sa présence n'est-elle pas le signe que son fils est toujours à l'œuvre pour nous sauver ? Marie nous propose sans cesse la Bonne Nouvelle, l'Évangile si souvent oublié.
MON FILS, MON PEUPLE
« Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je ne puis le maintenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse et, pour vous autres, vous n'en faites pas cas ! Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous autres. »
Non, pas de Christ vengeur, contraignant une foule d'esclaves. Non, la mère de Jésus ne s'oppose pas à son fils. Marie invite son peuple à une soumission de COMMUNION avec le Christ : « Ma nourriture est de faire la volonté de mon Père » (Jean 4,34).
« Déployant la force de son bras - qui est celle de son amour -, le Seigneur disperse les superbes, mais il élève les humbles, comble de biens les affamés, il se souvient de son amour » (Luc, 1,51). Dieu respecte notre liberté. Il ne veut pas nous sauver sans nous, ce Jésus à qui Dieu a tout soumis (1 Cor. 15,28). Quant à Marie, depuis la croix et chaque jour, « son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n'est pas achevé ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves » (Vatican 2, L.G. 62). Marie nous demande de rectifier sans cesse l'image que nous nous faisons de Dieu, et notre attitude à son égard.
LES REFUS DU PEUPLE DE DIEU
Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l'accorder. C'est ça qui appesantit tant le bras de mon Fils. »
Après les six jours de la création, Dieu se repose le septième. Ainsi l'homme travaille six jours et reprend souffle le septième. Lorsque le travail devient un esclavage, ce jour devient celui de la libération, où se forme un peuple selon le cœur de Dieu (Gen. 2,1 ; Ex. 23,12 ; Deut. 5,12). Ce jour est-il vraiment pour nous et nos contemporains, jour de repos pour des hommes libres, jour du Seigneur pour des fils de Dieu, jour de rencontre pour des frères à réconcilier ?
Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon Fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon Fils. »
Le nom de mon Fils, JÉSUS, signifie : Dieu sauve (Mt. 1,21). Il dit qui est Jésus et sa mission dans le monde. Il est « le seul nom par lequel nous puissions être sauvés » (Actes 4,12). Marie nous redit inlassablement :
AU NOM DU CHRIST, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co. 5,20). Notre religion de surface ne fait-elle pas de ce Nom, un objet de dérision ?
A cause de vous, mon Nom est blasphémé parmi les nation » (Ez. 36,20). N'oublions pas nos responsabilités de chrétiens : bafouer l'homme, c'est bafouer Jésus-Christ, « ce que vous faites à l'un de ces plus petits - qui sont mes frères -, c'est à moi que vous le faites » (Mt. 25,40).
VOUS N'EN FAITES PAS CAS
Si la récolte se gâte, ce n'est rien que pour vous autres. Je vous l'ai fait voir l'année passée par les pommes de terre, vous n'en avez pas fait cas. C'est au contraire quand vous trouviez des pommes de terre gâtées, vous juriez, vous mettiez le nom de mon Fils au milieu. Elles vont continuer, et cette année, pour la Noël, il n'y en aura plus. »
(Jusqu'ici la Belle Dame a parlé en français. Elle prévient une question de Mélanie et termine son discours en patois.)
Vous ne comprenez pas, mes enfants ! Je m'en vais vous le dire autrement. Si la recolta se gasta ...
Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer, tout ce que vous sèmerez, les bêtes le mangeront et ce qui viendra tombera en poussière quand on le battra.
Il viendra une grande famine.
« Avant que la famine vienne, les petits enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront.
« Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront vides, les raisins pourriront. »
A la Noël 1846, il n'y a plus de pommes de terre à Corps. Dans les mois qui suivent, toute l'Europe connaît une crise agricole, puis économique, industrielle, culturelle, politique : maladies du blé, de la vigne, des noix... Les premières victimes sont les petits enfants. Les contemporains ont été interpellés par cette situation. Aujourd'hui comme hier, la famine, la guerre, les injustices sociales, les petits enfants qui meurent : « Et vous n'en faites pas cas ! »
Ce monde passe et nous passons avec lui : rien n'est plus urgent que de mettre notre confiance dans le Christ Jésus et de travailler avec lui pour rendre ce monde plus humain et plus fraternel : prélude du monde nouveau inauguré par le Ressuscité et où il est allé nous préparer une place (Jean 14,3).
(Après avoir parlé en secret d'abord à Maximin puis à Mélanie, la Belle Dame continue en s'adressant aux deux enfants, toujours en patois).
S'ILS SE CONVERTISSENT
S'ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé et les pommes de terre seront ensemencées par les terres. Quelles images évoquer pour dire les merveilles que Dieu veut accomplir en nous et pour nous, si nous tournons vraiment nos cœurs vers Lui. Le prophète Isaïe annonçait déjà cette harmonie retrouvée (ls. Il), ce surcroît accordé à « ceux qui cherchent d'abord le Règne de Dieu, à être justes à ses yeux » (Mt. 6,33). Oui, le Règne de Dieu s'est approché « Convertissez-vous et croyez à l'Évangile » (Mc 1,15).
« Faites-vous bien votre prière, mes enfants ? »
« Pas guère, Madame. »
« Ah ! mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous seulement qu'un « Notre Père » et un « Je vous salue ». Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage.
L'été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la Messe. Les autres travaillent le dimanche tout l'été, et l'hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la Messe que pour se moquer de la religion.
Le Carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens. »
Risquer et offrir sa propre vie à la suite de Jésus tout au long de nos jours : cela est impossible si nous ne restons pas au contact du Christ. Se dire « pratiquant » sans vouloir remettre en cause ses habitudes à la lumière de l'Évangile, se dire « croyant » en restant isolé, séparé d'une communauté d'Église, n'est-ce pas « se moquer de la religion » ?
Marie nous indique donc les repères à partir desquels nous pouvons entretenir et développer notre foi. Chaque jour, soir et matin, la prière, le Notre Père et le Je vous salue Marie. Chaque semaine, une véritable participation à l'Eucharistie le dimanche, en Église. Chaque année, le Carême, nouvel élan, conscience de notre dignité d'hommes libres, engagement avec le Christ crucifié et ressuscité, au service des hommes et des femmes de notre temps. Voilà ce que nous avons à « mieux faire » au lieu de vivre bêtement « comme les chiens ». En nous indiquant le minimum, Marie laisse toute la place à notre liberté, à nos choix, à notre volonté de participer. Elle nous indique les sources, les points de départ, la brèche qui s'ouvre sur l'espérance.
Choix, à notre volonté de participer. Elle nous indique les sources, les points de départ, la brèche qui s'ouvre sur l'espérance.
DANS NOS VIES, UNE PRÉSENCE PRÉVENANTE ET DISCRÈTE
N'avez-vous point vu de blé gâté, mes enfants ? »
« Non, Madame ! »
« Mais, vous, Maximin, mon enfant, vous devez bien en avoir vu une fois, au Coin, avec votre père. Le maître du champ dit à votre père d'aller voir son blé gâté. Vous y êtes allés. Vous avez pris deux ou trois épis dans vos mains, vous les avez froissés et tout tomba en poussière. En vous en retournant, quand vous n'étiez plus qu'à une demi-heure loin de Corps, votre père vous donna un morceau de pain en vous disant : « Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, car je ne sais pas qui va en manger l'an qui vient si le blé continue comme ça. »
- Ah ! oui, Madame. Je m'en souviens maintenant. Tout à l'heure, je ne m'en souvenais pas. »
Monsieur Giraud, père de Maximin, charron de son métier, n'avait plus besoin de Dieu depuis longtemps. Tout d'abord, il ne voulut rien savoir de ce que racontait son gamin. Jusqu'au jour où Maximin put lui dire « Mais papa, elle m'a parlé de toi ». Bouleversé, il découvre dans les paroles de Marie, le Dieu de tendresse, présent à son angoisse de père de famille qui n'a plus de pain à donner à son enfant. « Il sait bien, votre Père du ciel, que vous avez besoin de toutes ces choses » (Mt. 6,32).
Ce que Monsieur Giraud ne savait pas, c'est que son geste de partager le pain renvoyait à la parole de Jésus : « Lequel d'entre vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera-t-il une pierre ?... Si donc vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père du ciel donnera-t-il l'Esprit saint à qui le lui demande ! » (Luc 11,11). N'est-ce pas aussi pour cela que Jésus se donne lui-même à nous dans l'Eucharistie sous le signe du pain partagé ? Avec Maximin, nous pouvons répondre ! « Oui, je m'en souviens à présent ».
A TOUT MON PEUPLE
« Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple » ajoute-t-elle en français.
Les dernières paroles de la Belle Dame sont un envoi en mission. Ce que nous avons compris, il faut le vivre. Maximin et Mélanie ont accompli leur tâche : « La mission des enfants est finie, celle de l'Église commence » … La nôtre, celle de nos communautés, au jour le jour, là où nous sommes. Marie nous accompagne sur nos chemins. « Allons, mes enfants, faites-le bien passer à tout mon peuple ».
La Belle Dame gravit un raidillon sinueux et se fond dans la lumière qui s'atténue et disparaît.
LE PÈLERINAGE
Aux lendemains de l'événement, les pèlerins grimpent, par les rudes sentiers vers Celle que, spontanément, ils nomment : la réconciliatrice. Dans cette haute solitude s'élèvent bientôt la basilique et les premiers bâtiments de l'hôtellerie. Cependant, le fait de La Salette a un impact considérable dans l'opinion et la presse du temps. On constate dans la région un renouveau de vie chrétienne. De France et de l'étranger se succèdent des foules de pèlerins. Un mouvement de prière, de conversion et d'engagement rayonne à travers le peuple chrétien. A La Salette, en 1872 sont créés les Pèlerinages Nationaux. Le corps des chapelains du Sanctuaire devient une Congrégation religieuse aux dimensions du monde : les Missionnaires de Notre Dame de La Salette. Les Sœurs de La Salette connaissent une évolution semblable.
Nombre de saints, de pasteurs, d'écrivains ont été marqués par La Salette : Don Bosco, le curé d'Ars, le Père Eymard, sainte Sophie Barat, Monsieur Le Prévost, Monseigneur Dupanloup, Bloy, Huysmans, les Maritain, E Psichari, P. Claudel, F. Mauriac, S. Fumet, L. Massignon...
La Salette est un nouvel élan vers l'essentiel de la foi de l'Église, loin de croyances et de secrets d'une religiosité douteuse. Marie attire vers SON FILS JÉSUS ceux qui découvrent, à travers ses larmes, la tendresse de Dieu pour SON PEUPLE. A la lumière de la croix, ses paroles nous interpellent surprenantes et toniques, riches de résonances bibliques et de saveur évangélique. Nous sommes rejoints au cœur de nos responsabilités quotidiennes. Tel est le sens de la pastorale du Pèlerinage, en communion avec les orientations de l'Église aujourd'hui.