1376. Le pape Grégoire XI est à Auriol

Publié le par CERCLE SAINT-PIERRE

Élu souverain pontife grâce à l'appui de Philippe le Bel, le pape Clément V s'installa à Avignon en 1309 pour échapper aux troubles que connaissait Rome. L'exil pontifical dans le Comtat Venaissin dura près de trois-quarts de siècle. En 1376, sur le retour vers la Ville Éternelle, le dernier Pape d'Avignon, Gré­goire XI, fit halte à Auriol.

En septembre 1376, Grégoire XI, le dernier des sept papes français d'Avignon, se laisse con­vaincre de retourner à Rome pour y rétablir la papauté. Déchiré, "Grégoire le prêtre du Très Haut" se met en route. Il est résolu à accomplir son destin ... "Le voyage jusqu'à Marseille se fit très lentement (...). Le cœur manquait, chacun semblait escompter quelque signe, quelque miracle, qui eût retenu le pape. La flottille ayant descendu le Rhône, puis remonté la Durance, arriva le 14 septembre à Noves. Elle s'y arrêta deux jours, puis deux jours à Salon, deux à Saint-Maximin, deux à Auriol".

Grégoire XI se présente donc aux portes de la petite cité provençale le 20 septembre 1376. L'Histoire ne dit pas (du moins pas encore) si les représentants des habitants venus l'accueillir sont les mêmes procureurs de l'Université d'Auriol que ceux qui présidaient déjà aux destinées de la communauté en 1360. C'est-à-dire : Guillermo Marabotini, le damoiseau Féraud de Gay­leno, Hugo de Manuasca (Manosque), Guillermo Nielli (Niel), Hugo Nielli et Raymond Va­lentini (voir : Bruno Carpentier - Auriol-en-Provence tome II, pp. 208 à 222). Elle ne dit pas non plus si Raymond de Sparrono (d'Esparon), l'un des six coseigneurs d'Auriol (avec l'abbé de Saint-Victor), était présent.

On sait, en revanche, comment les lieux furent perçus. Pierre Arneilh de Brenac, confesseur et biographe de Grégoire XI, nous l'apprend : "La cité nouvelle est construite sur un rocher au milieu de montagnes. Les habitants conduisent les troupeaux dans les bois épais. Leur petite communauté possède beaucoup de fruits, de grains et de vins excellents". "Il paraît que le pape trouva son logis noir et enfumé".

La ville est en train de s'entourer de hautes murailles. Il s'agit de travaux longs et coûteux destinés à pa­rer à une éventuelle attaque des Grandes Compagnies, ces trop fameuses bandes de brigands sans foi ni loi qui déferlent alors sur la Provence.

A l'issue de ce voyage de dix jours, le pape entre à Marseille. "Le souverain pontife descendit à l'abbaye de Saint-Victor où il résida une dizaine de jours en attendant que tout fût prêt. Le 2 octobre, rien ne pa­raissant plus s'opposer au départ, l'embarquement fut décidé".

Grégoire XI demeure à ce jour le dernier des sept papes français d'Avignon.

Grégoire XI (1370-1378)
Pierre Roger de Beaufort (1329-1378) est élu 11 jours seulement après le décès d'Urbain V. Il est le neveu de Clément VI. Grégoire XI veut ramener la cour pontificale à Rome car la situation en Italie menace de lui échapper. Poussées par Florence, les villes des États pontificaux se révoltent contre l'administration injuste de légats français. Il est conforté dans son choix par les visions mystiques de Sainte Brigitte de Suède et Sainte Catherine de Sienne.

Le pape Grégoire XI annonce son intention en février 1374 mais ne partira qu'en octobre 1376. Il lui faut pacifier d'abord ses États en enrôlant une grande Compagnie mater les villes rebelles.
Le samedi 13 septembre 1376, Grégoire XI, quitte Avignon. Il se rend à Marseille où il doit embarquer pour Rome afin d'y rétablir le siège de la papauté.
Il ne veut pas quitter la Provence sans vénérer les reliques de Sainte Madeleine.
Il quitte Aix le vendredi 19 septembre, il s'arrête à Trets vers midi où il dîne et dort à Saint Maximin. Le lendemain samedi 20 septembre il célèbre le saint sacrifice à l'autel de Sainte Madeleine.
Après son dîner il part pour aller coucher à Auriol.
Il décède à Rome le 27 mars 1378.

Publié dans Divers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article