SAINT-ELOI 2023
Beaucoup de personnes connaissent et apprécient les fêtes de Saint-Eloi à AURIOL, mais probablement beaucoup d’entre elles ignorent l’ambiance qui règne au sein de ce groupe. Cette équipe de bénévoles œuvre pour le maintien des traditions dans notre village, ce qui n’est pas toujours facile en cette époque.
Le groupe Saint-Eloi organise quatre manifestations dans l’année : Foire aux chevaux, fête Saint-Eloi cavalcade, loto, foire provençale de Noël.
Cette équipe s’efforce de rester soudée dans une ambiance familiale, sans esprit de hiérarchie ni de compétition.
Un bureau dirige cette association qui représente aujourd’hui 50 membres actifs et autant de membres bienfaiteurs qui se joignent à eux au moment des activités. Pour intégrer ce groupe il faut être parrainé par deux membres actifs.
Lors des manifestations, le Groupe est très satisfait que plusieurs associations d’Auriol viennent se joindre à eux, et pour la cavalcade confectionnent des chars avec talent et minutie, il faut constater que ces chars sont de plus en plus réussis.
Homélie St Eloi 2023
Nous fêtons donc St Eloi aujourd'hui. Cette fête de Sant Aloï marque la vie de notre commune. Et notre célébration en fait partie intégrante. Ce n'est pas seulement une statue que nous allons porter. C'est une figure vivante, un personnage, qui nous parle encore aujourd'hui. St Eloi a encore quelque chose à nous dire aujourd'hui. En résonance avec l'Évangile de ce dimanche. Sa vie nous montre que tout est lié. Dieu a toujours fait partie de la vie des hommes. La foi s'enracine dans une culture. Les paysans, ceux qui travaillaient la terre, ont toujours su garder ce lien avec Dieu. Au cours de leurs dures journées, ils s'arrêtaient, ils prenaient un temps de pause, comme nous le faisons un petit peu finalement en ce moment ensemble. Ils s'arrêtaient de travailler, pour penser, parler à Dieu, ce que l'on appelait l'Angélus.
La plus grande erreur que nous puissions faire aujourd'hui, c'est de laisser croire que l'on peut se passer de Dieu, que Dieu c'est du passé. La morosité et la tristesse ambiantes ne sont pas étrangères au fait que l'on ait voulu jeter Dieu aux oubliettes. Dieu n'est pas lointain, il vient parmi nous, il est là au milieu de nous. Avec nous, pour nous. Voilà la bonne nouvelle du christianisme, que nous devons garder et transmettre. Un Dieu qui n'ignore pas ce que nous vivons, parfois de difficile. Tout en travaillant la forge, Saint Eloi participait à la vie de l'Église. Il nous rappelle ainsi que tout est uni, tout est lié. La vie spirituelle, notre foi, éclairent notre vie quotidienne, nos activités, notre travail, comme l'a si bien montré St Eloi, déjà au VIème siècle. On fait la fête, on se rassemble et l'on se réunit pour s'écouter, partager. On a voulu nous faire croire que l'on serait heureux, enfin débarrassé de Dieu. Or pour vivre, l'homme s'est toujours tourné vers Dieu. Pour éclairer sa vie et mieux comprendre le monde. La foi n'est pas un prêchi-prêcha de dogmes ou un vieux catéchisme de morale. Comme malheureusement, on l'a trop connu parfois. Dieu est venu pour que nous ayons la vie.
La foi c'est la découverte du Christ, venu dans notre monde, pour nous réconcilier et nous sauver. Il est peut-être plus que temps de découvrir ou redécouvrir notre foi. Catholique veut dire universel. Le catholique, sachant d'où il vient, est celui qui est capable d'accueillir chacun, pour continuer à transmettre, à grandir. Si notre foi s'enracine et grandit dans une culture, elle est capable de s'ouvrir à tous et d'aimer chacun. Il ne s'agit pas d'être naïf et béni oui-oui. Il ne s'agit pas d'ignorer les graves fractures de notre temps. Au contraire. Le croyant est celui qui rappelle, que si Dieu n'est pas la solution magique, il peut toujours nous aider à comprendre et à traverser la situation présente. Il s'agit pour nous de continuer à faire grandir les conditions permettant la vie, la paix, la justice à notre monde, la vie en société. Nous vivons des temps difficiles, c'est peu de le dire. Mais la mort a été vaincue, Christ est ressuscité. Il y a un chemin même à travers la mort. Prendre sa croix, c'est la planter dans toutes les situations qui paraissent sans issue, c'est la planter dans tous les lieux où il n'y a plus d'espérance et de joie de vivre. Prendre sa croix, c'est prendre avec le Christ la décision de vivre.
Quel monde allons-nous laisser ? Comment vont vivre nos enfants, petits-enfants ? Ne faisons pas comme si ces questions ne nous habitaient pas. Ce que Dieu attend de nous, ce n'est pas la souffrance, c'est l'amour. Ce sont des choix de vie inspirés par l'amour. La croix du chrétien, c'est la conséquence de sa fidélité au message d'amour du Christ. Aimer le Christ nous apprend à aimer les autres. Aimer le Christ, c'est entendre sans cesse : « Aimez-vous les uns les autres ». « Quiconque ne donnera rien qu'un verre d'eau fraiche », celui-là accomplit tout l'Évangile. Le Christ ne nous appelle pas à l'héroïsme, mais à l'acte le plus simple, le plus facile, le plus naturel : donner un verre d'eau. Oui, toute la perfection chrétienne, tout le Royaume est contenu dans cet acte d'amour à la portée de tout homme, quel qu'il soit. C'est dans les petites choses du quotidien que se joue la sincérité de notre témoignage. La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure. Puissions-nous en souvenir lorsque Sant Aloï parcourra les rues de notre commune.
Père Antoine DEVEAUX
Cliquer ICI pour télécharger les photos