Bienvenue à notre curé Antoine Deveaux. Messe d'intallation présidée par le Cardinal Jean-Marc Aveline.
Ordonné le 18 juin 2017 à la cathédrale de la Major, j’ai passé plusieurs années à la basilique du Sacré-Cœur sur le Prado, accompagnant essentiellement la catéchèse des enfants et l’aumônerie de l’enseignement public ainsi que le groupe Scouts de France. Au cours de ces années, de plus en plus de jeunes sont venus commencer un chemin de foi. J’ai grandi dans une famille chrétienne et aimante, aîné de quatre frère et sœurs. C’est dans ma famille, sous des latitudes légèrement plus tempérées, grâce à mes parents, que j’ai pris goût et découvert la vie paroissiale. Là où il y a de la place pour chacun, apprenant à vivre cette communion qui réunit des hommes et des femmes de sensibilités bien diverses, de tous milieux, sous la houlette du Seigneur. Une vie paroissiale ouverte à tous non comme un petit cercle fermé sur lui-même, insérée à son tour dans la vie d’une commune, avec son histoire et ses traditions. Assez tôt, j’ai entendu cet appel à suivre le Christ plus résolument vers l’âge de 7 ans. Sans doute grâce à plusieurs figures de prêtres qui m’ont marqué, là encore très diverses. Notamment leur persévérance au service du Seigneur, dans une Eglise et dans un monde qui n’ont cessé d’évoluer depuis des décennies. Je pense à eux régulièrement, pour certains déjà repartis vers le Père. C’est aussi cette vie paroissiale qui m’a, sans aucun doute, conduit à choisir la vie de prêtre diocésain, donné à tout un chacun, disponible à tous. C’est après des études en sciences politiques et avoir travaillé deux ans en institut de sondage, que j’ai commencé le séminaire. Passionné par l’actualité et comme l’on dit les sujets de société, la question de l’insertion de l’Eglise dans le monde, le devenir du catholicisme, m’intéresse particulièrement. Amateur de foot, de sport automobile, de cinéma français mais aussi de quelques bonnes bières. Aujourd’hui je rejoins la paroisse d’Auriol, ensemble, à la suite du seul et unique pasteur le Christ. En parallèle de cela, je suis également prêtre accompagnateur du service diocésain de la catéchèse. Merci tout simplement de m’accueillir chez vous et de me recevoir comme votre pasteur.
Antoine Deveaux, Curé d'Auriol
Messe d'installation, dimanche 11 septembre.
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Mgr Aveline à Auriol, Homélie de la messe d'installation d'Antoine Deveaux, le 11 septembre 2022.
Discours de madame le Maire
Père Antoine, je suis très honorée en tant que Maire de vous accueillir à Auriol et je tiens à vous souhaiter la bienvenue au nom de tous les Auriolais.
Il faut savoir que notre commune est très attachée à son église et je vais juste vous en dire 2 mots car en tant que bâtiment communal dédié au culte, elle a sa petite originalité.
La première pierre de cet édifice a été posée le 4 mai 1856 par l’évêque de Marseille en présence du peuple auriolais. Celui-ci a participé activement à la construction de l’église. Les matériaux sont en grande partie de la région : les blocs d’assises viennent de Cassis, les colonnes extérieures d’Arles, les colonnes intérieures de Beaucaire, les marches d’escalier de Belcodène et les portes en noyer de Vède. Le maître–autel et la chaire, tous deux en chêne, sont classés aux Monuments historiques.
Détail insolite de notre église Saint Pierre, son fronton, qui affiche la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » et au-dessus, « République française » que fit inscrire Monsieur Baux, maire d’Auriol en 1880.
A l’intérieur, on peut visiter un très bel espace muséal dédié à l’Art sacré qui sera d’ailleurs ouvert à l’occasion des Journées du Patrimoine et de la Culture le week-end prochain.
Vous l’aurez compris, nous paroissiens Auriolais, sommes fiers et très attachés à cette église et de manière générale, à notre patrimoine historique et sacré avec également notre belle chapelle Sainte Croix qui surplombe le village du haut de sa colline ou encore la chapelle Sainte Catherine attenante à l’église, que la ville a rachetée au Diocèse en 2021 afin de la réhabiliter. C’est près d’un million d’Euros qui seront investis pour en faire un lieu culturel car nous élus, avons ce devoir d’entretenir nos joyaux du patrimoine local pour les décennies à venir.
Alors maintenant, je vais vous parler un peu de ces Auriolais qui peuplent ma commune, notre village, votre village aujourd’hui. Déjà je dirais que comme beaucoup de Provençaux, ils sont très fiers, du village où ils vivent, et qui pour beaucoup les a vu naître, tout comme des traditions qui continuent à y perdurer car ils œuvrent avec ténacité à les faire vivre, je pense notamment à la Fête de la Saint Eloi. Les Auriolais sont des gens au grand cœur mais pas forcément toujours des ouailles très simples à garder sur le droit chemin, je préfère vous prévenir mon père !
En témoigne, notre expression locale la plus célèbre, qui est aujourd’hui marquée sur la médaille de la ville, « Ieu m’en fouti, sieu d’Auruou ! » une expression issue d’un vieux conte oral qui se transmet depuis 1822 écrit par un poète provençal, Pierre Bellot. Il y raconte l’anecdote de cette histoire qui se serait passée à Roquevaire où le curé, menaçant ses ouailles des pires tourments si elles continuaient à se vautrer dans le péché, leur prédit la colère divine. Alors que le calme revenait dans l’église, des ronflements se font entendre du fond de l’église. Et alors que le Curé vient secouer l’endormi en hurlant « Roco-Vairen sarès touti dana ! » (Gens de Roquevaire vous serez tous damnés !) l’autre réveillé en sursaut, eut cette réponse frappée de bon sens « Ieu Menfouti, sieu d’Auruou ! » (Moi je m’en fiche, je suis d’Auriol !)
Et voilà comment depuis, nous, Auriolais, sommes assimilés de façon humoristique à des « Je m’en foutistes ».
Alors certes, les Auriolais vous donneront peut-être un peu de fil à retordre, mais vous êtes jeune, je suis sûre que vous saurez dompter leur côté rebelle, avec le verbe haut et le parler fort, qui en fait surtout des gens attachants, vous verrez. Auriol est un village de caractère mais où chacun y trouve sa place, en l’appréciant au fil des saisons, avec toute la simplicité et l’honnêteté des gens de cœur.
Je vous souhaite tout le meilleur ici à Auriol mon père, et pour longtemps !
Véronique Miquelly, Maire d'Auriol