Révision de la loi de bioéthique
Lettre de Mgr Jean-Marc Aveline adressée aux diocésains à propos de la révision de la loi de bioéthique.
Marseille le 1er octobre 2019
Chers amis,
Alors que se poursuivent à l'Assemblée nationale et au Sénat les débats sur la révision de la loi dite de « bioéthique », je tiens à exprimer, en communion avec Mgr d'Ornellas et le groupe qui, avec lui, travaille ces questions au sein de la Conférence des Évêques de France, ma profonde inquiétude quant à l'évolution de cette loi.
Depuis des mois, l'Église n'a pas ménagé sa peine pour alerter les consciences, interpeller le législateur et sensibiliser l'opinion publique sur toutes les questions mises en débat. Certes, j'entends et je respecte la souffrance des femmes travaillées par un désir d'enfant. Mais en tant que pasteur, lisant chaque année des centaines de lettres d'adolescents au moment de leur Confirmation, je constate que pour nombre d'entre eux, la quête d'une identité familiale et d'une stabilité psychologique devient de plus en plus lourde à porter. Je m'étonne donc que, dans l'actuel projet de loi, le principe de précaution, si souvent invoqué par ailleurs, ne soit pas appliqué à ces questions si délicates de la filiation et de la paternité. Je m'étonne également qu'au moment même où l'on reconnaît les dangers de certaines expérimentations techniques quand il s'agit de protéger l'environnement, on fasse comme s'il n'y avait aucun risque à développer des expérimentations sur l'embryon humain.
En ce domaine comme en d'autres, l'Église a le devoir d'être solidaire des plus fragiles. La manifestation prévue à Paris le 6 octobre est une possibilité parmi d'autres de faire entendre ce message. Celui-ci rejoint, du reste, l'opinion de nombreux citoyens préoccupés du bien de l'humanité, avec ou sans références religieuses, ainsi que l'ont révélé les résultats de la consultation lors des premiers États généraux de bioéthique. Même si, personnellement, je ne participerai pas à la manifestation du 6 octobre, préférant utiliser d'autres voies pour alerter, interpeller et sensibiliser, j'ai décidé de reporter au 13 octobre la rencontre diocésaine sur la mission, initialement prévue le 6, afin de ne pas gêner celles et ceux d'entre vous qui souhaiteraient se rendre à Paris. J'invite chacun à utiliser les médiations de son choix pour réfléchir à ces grands enjeux de société et à faire valoir son avis de façon juste, constructive et respectueuse des personnes, par-delà les débats d'idées.
Je profite de ce courrier pour vous donner rendez-vous le 13 octobre à 15h à Notre-Dame de la Garde et je vous souhaite, en ce 1er octobre où nous célébrons la fête de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, un bon « mois missionnaire extraordinaire », ainsi que l'a souhaité le pape François.
En communion avec vous tous,
+ Jean-Marc Aveline
Archevêque de Marseille
Cliquer sur [pdf] LETTRE MGR AVELINE pour télécharger la lettre.