Béatification de Jean-Baptiste Fouque (1)
Au XIXème siècle, dans un contexte difficile pour l’Église, l’abbé Fouque a été attentif à toutes les détresses et a fondé des œuvres d’assistance, dont certaines existent encore aujourd’hui, avec une énergie impressionnante qu’il puisait dans l’Eucharistie. « Ce prêtre est un volcan » cette expression du cardinal Panafieu résume bien la personnalité de ce « saint Vincent de Paul marseillais ».
Né à Marseille en 1851 dans une humble famille de portefaix, Jean-Baptiste Fouque est formé par le Père Timon-David à l’École du Sacré-Cœur, une œuvre qui donne une éducation de qualité aux enfants d’origine modeste. Il gardera pour cet éducateur hors pair « un culte d’affectueuse vénération, car s’il y eut dans ma vie sacerdotale un peu d’élan et quelque bien, après Dieu, c’est à lui que je le dois. » Jean-Baptiste décide assez tôt de devenir prêtre mais doit vaincre l’opposition de sa mère. Il est finalement ordonné le 10 juin 1876 et célèbre sa première messe avec son « bien-aimé Père » Timon-David.
Dès le début de son sacerdoce, comme vicaire, il s’engage avec générosité dans les œuvres de charités. Travailleur acharné, formateur et éveilleur de vocation, on raconte qu’il préconisait pour les jeunes filles « ou le mariage, ou le couvent ». Trente-quatre d’entre elles prennent le voile durant son ministère à Auriol. Le jour où il quitte la paroisse, les jeunes hommes s’écrient : « Enfin ! On va pouvoir se marier ! » En 1888, l’abbé Fouque devient vicaire à la paroisse de la Palud où il restera 38 ans. Dans ce quartier du centre de Marseille, le prêtre accueille une foule de pénitents. Il exhorte ses auditeurs à ne pas se décourager, il donne le témoignage d’un chrétien qui puise toute son énergie dans l’eucharistie et reçoit inlassablement dans son confessionnal les fidèles qui se pressent pour le voir.
L’abbé Fouque a aussi fondé une quantité d’œuvre d’assistance mu par son sens de la justice et sa compassion pour les classes laborieuses dont il est issu. Pour préserver les jeunes filles des dangers de l’isolement et de la misère, il crée l’œuvre de la Sainte-Famille confiée à la congrégation des religieuses de la Présentation de Tours. Préoccupé par le sort des enfants abandonnés, il fonde « L’Enfance délaissée » prise en main par les Filles de la Charité. Sensible à toutes les détresses il vient en aide à d’autres populations marginalisées ou exposées : les délinquants, les mères seules, les enfants pauvres ou handicapés, les malades psychiques, les étudiants, les jeunes travailleurs…Entrepreneur infatigable, il franchit les obstacles avec la force de sa foi. Le préfet anticlérical s’oppose à son projet d’hôpital catholique ? Cela n’empêche pas « ce téméraire de la charité » -comme le surnomme l’un de ses biographes – d’inaugurer en 1921 l’hôpital Saint-Joseph. « Les difficultés ne doivent pas nous abattre, mais être abattues », avait-il coutume de dire.
L’abbé Fouque n’aimait pas les honneurs. Il devient pourtant chanoine honoraire de la cathédrale… et il vend l’hermine de son camail pour financer ses œuvres ! Il est fait chevalier de la Légion d’honneur pour « son activité au service de la charité ». Quand le « père des pauvres » meurt, le 5 décembre 1926, l’émotion est grande. Sa réputation dépassant les frontières marseillaises, Henry Bordeaux écrit dans L’Écho de Paris : « Un saint vient de mourir. » Une foule l’accompagne en procession de la chapelle de l’hôpital Saint-Joseph à l’église de la Palud, puis au cimetière. Il est inhumé quelques jours plus tard dans la chapelle des Saints-Anges, en présence de tous les enfants chers à son cœur, « les petits Fouque ». Depuis 1993, se sépulture se trouve à l’hôpital Saint Joseph, aujourd’hui le premier hôpital privé de France.
Béatification de l'Abbé Jean-Baptiste Fouque : homélie de Mgr Becciu
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Un nouveau bienheureux pour l'Église et le monde ! Une belle figure spirituelle à découvrir ! Un texte écrit par le Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine à la demande du diocèse de Marseille sur l'abbé Fouque en vue de sa béatification qui a eu lieu le 30 septembre 2018. Neuf minutes d'émotions et de bonheur !